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Du vide.
29 septembre 2011

Mystery train.

Là.

Un instant, et c'est la chose la plus intense depuis des jours, j'ai envie de sang, partout, d'arracher ta peau, de déchirer les morceaux, les miens, tout est flou, rouge, violent ; j'ai un pic de cruauté, une haine furieuse au fond des yeux. Je hais la vanité, je hais ces présences vaines que je pose dans les décors comme s'ils allaient combler les manques. Le vide est immense, et je le remplis de haine et de chair, et de sang, et cette viande, encore brûlante peut bien m'avaler, rien, rien, ne te vaut, et jamais, ne te vaudra. Je tremble, et c'est le premier instant où c'est évident ; bien que personne ne me voie, je me cache sous l'eau brûlante, sous mes draps propres, dans les pages des romans qui se suivent. J'ai perdu toute envie, toute idée, toute inspiration, je ne suis que haine, majuscule. Je hais sa vanité, je hais le hasard qui fait que, ma faiblesse, la facilité à me.

Là, avant.

Un moment, j'ai retrouvé ma froideur, je ne suis plus là, je te regarde avec pitié, avec méchanceté ; un moment, tout est parfait, je sais que je ne cèderai pas. Mépris, jusqu'au bout, jusqu'à l'épuisement, jusqu'à l'effondrement. Et puis, le matin, la suite, évidente, la haine qui monte doucement, tout doucement, beaucoup trop doucement ; je ne la sens pas, pas encore, je m'en doute, mais j'imagine que c'est rien, que ça glissera, que c'est juste nul. Nul à s'arracher la peau. J'en doute encore. Je n'ai pas encore peur, je n'ai pas encore peur. Je crois que je ne tremblerais pas. Je me rendors, je me réveille, dans un silence rassurant, je prends ma douche, rallume une fin. Je voudrais me draper de silence et de fumée. Je voudrais oublier.

Là.

J'ai peur à un moment que tu penses que tout ça, c'est toi. C'est l'inverse, j'ai voulu t'en parler, mais tu t'en fiches, toi, et c'est tellement banal. J'ai encore dans la tête, ta voix douce, et la musique, Jamais d'autres que toi, sa voix forte et froide, sa voix finie, et c'était pas vraiment comme y croire. Et si ça s'trouve, ça n'a rien à voir, j'écris ces lignes parce que je pense à toi, là, je me dis que tu m'manques, et c'est sans doute une raison de plus d'en haïr une autre ; mais je ne l'aurais pas aimée, et je l'aurais détestée même si tu n'avais pas été là. Tu n'as rien à voir là dedans, mais je voulais te parler, tu vois, et c'est pas grave si t'es en pierre, c'est juste dommage parce que j'aurais voulu y graver quelque chose ; graver c'est le seul moyen de toucher le froid et le dur, d'y laisser une trace.

Ici,
On peut disparaitre sans laisser de traces.

C'est une terreur et parfois une envie morbide. Probablement la plus grande de mes peurs. Je voudrais laisser, sur tant de gens, tant de choses, la marque de, la mienne. Sans en voir les contours, j'ai tellement peur que tu m'oublies ; laisser un souvenir, ça serait comme être un fantôme qui vivrait dans ton ombre, dans chaque ombre, et chaque fois, tu le verrais, et tu saurais. Et tout à coup, m'effacer, à tout jamais, plus que tout. Ne rien laisser, dissoudre, l'arracher à  même la peau, comme cette fille avec sa râpe à fromage qui s'acharne à ne rien laisser et qui ne crie pas, malgré le sang qui gicle et la viande qu'elle déchire.

Fin.

Tout ça est confus, mélangé et flou, je ne sais toujours pas si c'est la note que j'attendais. Au fond, je sais même que non, mais ma sérénité est tremblante. Il faudrait effacer tout ça - me vient à l'esprit, mais tout ceci ne touche plus personne, tout ceci a déjà disparu.

Au loin, ton ombre réapparait, tes bras me serre, doucement ; ta poitrine, ton ventre, contre mon dos, je voudrais disparaitre en toi, j'aime tes bras ; je me tourne une seconde, j'ai mal au cou, une seconde, je t'embrasse, comme si je n'avais pas toujours su.

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