Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Du vide.
16 novembre 2011

De la neige en été.

Je ne sais plus où j'en suis, ce que je vous ai dit, et tout ce qui se confuse dans mon esprit. La journée était à cette image, le départ au matin vers la plage, son anorak bleu tellement bleu que les souvenirs affluent, et il est encore tôt, j'ai de la fumée plein la tête, on joue dans le sable, je tombe parce que j'ai confiance et je me relève avec dépit, je regarde ses mains sur l'appui-tête, et ses yeux dans le miroir avant, je regarde sa bouche à chaque mot et j'en aime chaque mouvement. Pourtant tout est fini, ma passion avec, mes yeux doux, ses yeux noirs, ses mains qui ne passeront jamais le long de mes côtes fatiguées, et la côte est belle, la mer est grise, il pleut doucement, mais on s'en fiche, on joue, on reste des enfants avec ce qu'il faut d'insaisissable, de magique, qui manque tant à tous les autres, quand c'est dans ses yeux que.

Et puis tout ça est faux, j'avance mon livre, j'écoute les paroles avec tendresse, Comment tu t'appelles ? Melody. Melody comment ? Melody Nelson. Et la vie manque de violon, entre autres. Et toujours sa main, mais je m'y fais. Après un tel silence. Et je repense au onze novembre, qui aurait pu mériter une note, parce que c'est un jour de souvenir. Rapidement, ma main dans ses cheveux, sur sa nuque, et ça n'a pas de raisons d'être, et il n'y a pas de souvenirs du début, mais lorsque mes doigts s'accrochent enfin à la racine de ses cheveux dont la couleur m'échappe, plus rien ne nous éloigne, c'est un instant, c'est un jour, puis un autre, et ce sont des jours parmis les plus beaux, parmis les plus forts, et ils se terminent comme les autres, avec des larmes, et mon dos contre le mur, et les mains autour de son cou qui était le début, mais c'est la fin, et rien ne le montre, rien n'est évident lorsqu'elle referme sa porte. Et je sais que je marche, et que je marche, et que je marche, et que Paris est vide de toute vie, mais je ne vois plus, et je n'entends plus, et je m'en fiche, parce que je l'ai aimée.

Et puis, il y a cet instant ce soir, je crois que je suis en train de discuter de Limonov, de fascisme, de la chute de l'URSS, et d'Antonioni aussi, et tout ça n'est pas clair, mais ça n'est plus d'importance lorsqu'elle s'assoit. Elle parle longuement avec J. mais elle ne la regarde pas lorsqu'elle parle, elle me regarde. Et je fais pareil. Et j'aime ces yeux, j'aime ses yeux. Et chaque fois, elle décroche les sourires qui ont trainé toute la journée loin au-dessus de mon humeur. Et c'est évident, mais elle est loin, à dix verres de vins - qui ne sont pas tous les miens - de moi, il n'y a que ce regard, et mes sourires qui brillent dans ses yeux, et j'aime même son prénom.

Publicité
Commentaires
Archives
Publicité
Publicité